De la nouvelle accélération de la baisse des taux à l’assouplissement des critères d’octroi des crédits immobiliers en passant par le succès des financements conventionnés et des durées de remboursement longues, le prêt immobilier semble entrer dans une nouvelle ère favorable aux emprunteurs.Les taux d’intérêt immobiliers chutent encore un peu plus
Depuis plusieurs mois, les taux records historiques de mai 2015 ont été battus. Mais, le mois dernier, le coût moyen des crédits à l’habitat recule encore un peu pour s’établir à seulement 1,55 %, toutes durées de remboursement confondues, contre 1,62 % un mois plutôt, selon les chiffres publiés par l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
Selon les spécialistes, cette nouvelle érosion des taux est liée principalement à la politique de la Banque Centrale Européenne (BCE), mais aussi aux effets du Brexit. En fait, la tendance actuelle exprime les effets de la politique « non conventionnelle » de l’institution de Francfort et le changement de comportement des investisseurs qui se tournent désormais vers les pays réputés sûrs comme la France. Un contexte d’incertitude qui fait le bonheur des foyers en capacité de s’endetter.
De plus en plus de prêts longs
Contrairement aux autres années, les emprunts longs ont le vent en poupe en 2016. Selon les analyses de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, les niveaux actuels des barèmes permettent à tous les profils emprunteurs de prétendre à un prêt à l’habitat sur des durées de remboursements longues.
Du côté des établissements bancaires, de plus en plus de crédits sur 20 ans et plus sont régulièrement accordés, sans que cela ne soit pénalisant. La hausse des demandes des primo-accédants, des jeunes et des ménages modestes en témoigne.
Dans les détails, la part des financements à plus de 25 ans s’établit aujourd’hui à 22,1 %, contre à peine 19 % en juillet 2014. Concernant les emprunts sur 20 ans, la proportion dans la production totale passe à plus de 57 % à ce jour, contre 44 % en 2013.
Les critères d’octroi sont plus souples
En 2016, grâce à la baisse continue des taux, à l’appétit des banques, à la concurrence interbancaires, les conditions de financements immobiliers sont devenues particulièrement souples.
Désormais, tout Français ayant une capacité de remboursement sereine et une situation professionnelle rassurante, peut prétendre à un prêt immobilier. L’apport personnel d’au moins 10 % du coût total du projet n’est plus une condition indispensable à l’octroi d’un crédit immobilier.
A savoir que pour les banques, le crédit à l’habitat reste le vecteur « quasi » exclusif de conquête et de reconquête de nouveaux clients, d’autant plus que les plans d’épargne réglementée n’ont plus la côte. Par ailleurs, l’assouplissement de critères d’octroi est aussi favorisé par les objectifs commerciaux très ambitieux des banques, l’arrivée des nouvelles enseignes (banque en ligne, banque de réseau) l’y est aussi favorisée.
Les financements aidés ont le vent en poupe
Du PTZ 2016 au prêt action logement, plusieurs types de financements immobiliers conventionnés profitent particulièrement aux emprunteurs en ce moment.
Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, la nouvelle version du PTZ qui permet de financer jusqu’à 40 % du coût total de financement contre 28 % en 2015, est sollicité par la quasi-totalité des primo-accédants, mais aussi par des ménages modestes. A savoir que ce financement est principalement destiné à l’achat d’une résidence principale (logement neuf ou ancien sous condition de travaux).
Quant au prêt action logement (anciennement appelé 1% patronal), il est de plus en plus sollicité par les ayants droit. Ce type d’emprunt permet aux salariés des entreprises de plus de 10 personnes de bénéficier d’un crédit à un taux très attractif, en moyenne 1 % (hors assurance).