L’assurance-vie, qui représente plus de la moitié des placements à moyen et long terme des Français, est désormais considérée comme le placement préféré des Français. Cependant, le taux de rémunération de ce placement pourrait baisser dans les mois à venir.Assurance-vie : C. Noyer souhaite une baisse des taux de rendement
Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, met en garde contre les dérives liées à de fortes variations entre les différents taux d’intérêts. Il préconise une baisse des taux de rémunération des contrats d’assurance-vie.
Certes, le rendement de ce placement est plus important que celui des autres investissements, mais, il faut savoir qu’il ne cesse de baisser depuis plusieurs années, passant de 4,5 % en 2003 à seulement 2 % en moyenne cette année.
Avec plusieurs milliards d’euros de collecte, l’assurance-vie est le placement le plus sollicité par les Français en 2014. Les raisons sont évidentes : le livret A et d’autres placements réglementés ne rapportent plus beaucoup et la fiscalité des contrats d’assurance-vie ne devrait plus évoluer dans un avenir proche.
Pour les épargnants, cette nouvelle baisse ne sera pas populaire, mais elle pourrait être nécessaire (voire indispensable) pour les assureurs.
Taux de rendement élevé des contrats d’assurance-vie : quels risques ?
Dans le contexte actuel caractérisé par des taux historiquement bas des prêts immobiliers et les épargnes réglementées qui ne rapportent plus que 1 %. La collecte des contrats d’assurance-vie explose et la barre des 20 milliards d’euros devrait être dépassée facilement.
Théoriquement, les assureurs optent pour leurs encours historiques d’obligations à des taux plus importants afin de proposer les meilleurs rendements.
Mais, le succès des contrats d’assurance-vie, oblige ces compagnies à acheter massivement des obligations à des taux inférieurs à 2 %, ce qui tire les futurs taux de rendement vers le bas.
Le risque est le suivant : en cas de remontée rapide des taux, les épargnants seront tentés de retirer leurs fonds pour aller vers des produits bancaires qui rapportent plus. En cas de décollecte massive, les assureurs seront contraints de vendre leurs obligations à perte pour faire face à la nouvelle tendance.
Le risque de solvabilité pour les compagnies d’assurance pourrait donc être réel, cela pourrait donc être un discours de raison qu’a tenu le gouverneur de la Banque de France.
Rendement des contrats d’assurance-vie : des décisions contradictoires
Et si la baisse des taux de rémunération des contrats d’assurance-vie s’accélère, vers quels placements vont se tourner les épargnants ? Peut-être les livrets réglementés (livret A, LDD), même si ces derniers ne favorisent pas beaucoup la reprise économique par rapport aux autres.
Avec les intentions du gouvernement d’encourager les épargnants à prendre plus de risques en misant sur les plans d’épargne de type assurance-vie, la prise de position de Noyer semble pour le moins contradictoire.
Certes, le gouverneur de la Banque de France, qui est également président de l'autorité de contrôle (ACPR) est le garant de la stabilité financière, mais certains spécialistes ne pensent pas que le taux de rendement des contrats d’assurance-vie soit un taux décidé par la Banque de France.