Le taux d’intérêt moyen pour réaliser un crédit immobilier auprès d’une banque baisse encore, à 1,44 %, sans garanties et toutes durées confondues, selon les récents chiffres publiés par l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Du jamais vu depuis fin 2016.Les taux se rapprochent des plus bas atteints fin 2016
1,44 %, c’est le taux d’intérêt moyen (toutes durées confondues et sans assurance) pour souscrire un prêt immobilier auprès d’une banque, selon les données de l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Certes, ils étaient censés remonter cette année, mais les barèmes se rapprochent, lentement mais sûrement, des plus bas atteints fin 2016.
Ce taux moyen, quatre fois moins important qu’au début de l’année 2001, concerne tous les profils emprunteurs, mais ce sont les ménages ayant le plus besoin du recours au prêt, les moins dotés financièrement et en apport personnel, qui ont bénéficié des baisses de taux les plus importantes.
Toutefois, les emprunteurs aux revenus confortables profitent également des conditions de financement très avantageuses. Ces derniers profitent de la concurrence rude que se livrent les établissements bancaires pour prétendre à des décotes supplémentaires par rapport aux barèmes affichés. C’est dans ce contexte que certains « chouchous » des banques ont obtenu un crédit immobilier sur 20 ans à moins de 1 %.
Les banques améliorent les conditions des prêts à l’habitat
Face à une demande de financement qui s’affaiblit et afin de limiter les conséquences de la dégradation des aides publiques à la primo-accession à la propriété, les établissements bancaires assouplissent les conditions d’accès au prêt immobilier.
Désormais, il est possible de financer un projet immobilier jusqu’à 110 %. En d’autres termes, l’apport personnel n’est plus indispensable pour obtenir un crédit à l’habitat. Pour les emprunteurs les moins bien dotés financièrement, les banques proposent des prêts immobiliers sur 25 ans et plus. Des formules coûteuses, mais qui améliorent la capacité d’endettement et augmentent sensiblement la surface du bien à acquérir.
A ce jour, les établissements bancaires font les yeux doux à la clientèle potentielle d’emprunteurs, notamment les plus jeunes et les ménages modestes. Par ailleurs, il faut savoir que la principale raison de cet assouplissement des conditions de financement est le retard persistant de production de prêts à l’habitat. De nombreux établissements bancaires n’ont pas encore atteint leurs objectifs commerciaux.
Les prêts de longue durée sont de nouveau distribués
Les crédits immobiliers sur 25 ans et plus qui avaient disparu sont de nouveau distribués par les établissements bancaires. Les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/CSA montrent qu’au deuxième trimestre 2018, la durée moyenne des prêts accordés a encore augmenté, à 222 mois (18,5 ans), contre 204 (17 ans) en 2014. Le mois dernier, la part de la production de ces prêts sur 25 ans et plus s’est établie à plus de 32 %, alors que celle des financements sur 15 ans ne représente que 11 %.
Les financements à l’habitat de longue durée font, certes, exploser le montant des intérêts à verser (jusqu’à 5 fois plus en passant de 20 à 35 ans), mais ils permettent de gagner plus de 20 % de surface supplémentaire en général lorsque la durée passe de 20 à 30 ans. Cependant, avec un taux d’environ 1,90 %, les prêts sur 25 ans et plus pourraient inciter les jeunes et les foyers modestes à conditions que les prix ne continuent pas de progresser.