Profitant des taux d’intérêt historiquement bas, des centaines de milliers de tenants de prêt à l’habitat ont opté pour la renégociation de crédit immobilier pour réduire leurs mensualités. Cependant, selon une récente étude, les banques tentent désormais d’endiguer cette tendance.Renégociation de crédit : une opération bancaire qui peut rapporter beaucoup
Devenue, l’une des opérations bancaires les plus sollicitées par les Français et aussi l’une des plus médiatisées, la renégociation de crédit immobilier consiste à revoir les conditions initiales de son prêt à l’habitat en cours auprès de l’établissement prêteur.
Profitant des taux d’intérêt historiquement avantageux et des conditions de financement particulièrement attractives, des centaines de milliers d’emprunteurs ont renégocié leur prêt à l’habitat pour réduire considérablement leurs mensualités, raccourcir la durée de remboursement de leurs encours ou encore les deux sous certaines conditions.
De ce fait, la renégociation de crédit est devenue une tendance qui traduit une vraie prise de conscience. En fait, grâce à la médiatisation de cette opération bancaire, les emprunteurs se sont rendu compte qu’il y a un coup à jouer et que l’opération peut vraiment rapporter beaucoup.
A savoir qu’obtenir un taux d’emprunt plus avantageux que son taux initial peut s’avérer particulièrement intéressant et permettre une économie considérable se chiffrant à plusieurs milliers d’euros dans certains cas, notamment pour tous les emprunteurs qui se sont endettés à plus de 3 %.
Les banques tentent désormais d’endiguer la renégociation de prêt
Devenue l’un des principaux produits d’appel des établissements bancaires ces dernières années, la renégociation de crédit n’est plus à la mode dans les banques. A savoir que si cette opération bancaire est une opportunité pour les emprunteurs souhaitant baisser le coût de leur crédit, elle fait perdre de l’argent aux banques qui tentent désormais de l’endiguer, selon une récente étude réalisée par une association de consommateurs.
Les résultats de cette étude montrent que 83 % des difficultés rencontrées par les emprunteurs se concentrent durant les trois principales étapes de la renégociation de prêt immobilier à savoir lors de la prise de rendez-vous (la plupart des banques ne répondent quasiment plus aux demandes de rendez-vous concernant les renégociations de prêt), puis de la gestion du dossier et enfin lorsque les tarifs concernant l’opération sont détaillés ( 2012 et 2017, le coût des avenants a progressé de 18 % alors qu’il était souvent gratuit).
Les résultats montrent également que les banques cherchent à gagner du temps, notamment pendant la période où les taux d’intérêt étaient en hausse. L’association cite plusieurs témoignages comme celui d’un emprunteur qui a dû attendre plus de 6 mois entre sa demande initiale et son refus définitif. Par ailleurs, elle met également en cause l’inflation galopante des frais liés à la renégociation de prêt.
Renégociation de prêt : que faire en cas de refus ?
A savoir qu’un établissement prêteur n’est pas obligé de revoir les conditions initiales d’un crédit immobilier accordé il y a quelques années ou quelques mois plutôt. De plus, le prêteur n’est pas contraint de justifier un refus de renégociation de prêt.
Par ailleurs, un emprunteur peut rembourser par anticipation son crédit immobilier avant la fin du contrat. En d’autres termes, en cas de refus de renégociation de prêt, l’emprunteur peut faire racheter son emprunt en cours par un autre établissement bancaire afin de profiter des taux avantageux et des conditions attractives de financement.
Pour cela, il peut solliciter directement une banque concurrente ou un intermédiaire bancaire spécialisé et mandaté par plusieurs prêteurs. Cette opération de rachat de crédit immobilier implique de payer les indemnités de remboursement anticipé (3% du capital restant dû).
Elle n’est intéressante que si le nouveau taux d’intérêt proposé par nouvelle banque ou son intermédiaire est inférieur d’au moins 1 point de base (0,7 point de base dans certains cas) par rapport au taux initial du crédit. Cette règle permet de couvrir les divers frais (pénalités de remboursement anticipé, frais de dossiers, frais de mainlevée…) liés à l’opération de rachat de crédit.