Quand les banques font évoluer leurs modèles économiques

Face à la baisse historique des taux d’intérêt des crédits immobiliers, considérés comme l’une de leurs principales sources de marges, les banques font évoluer lentement mais sûrement leurs modèles économiques qui ne sont plus adaptés.

Le crédit ne constitue plus la principale source de revenus des banques

Dans un environnement de taux d’intérêt faibles, de concurrence interbancaire de plus en plus forte, de dispositif d’aide au crédit…, l’octroi des crédits ne constitue plus la principale source de revenus des banques, même si le métier premier de ces dernières reste le financement à crédit. Un vrai paradoxe.

Les revenus d’intérêts tirés d’un prêt accordé (renégocié ou racheté) aux particuliers et/ou aux professionnels restent à des niveaux historiquement bas. En fait, les revenus nets perçus par les banques pour le remboursement des crédits accordés représentaient encore 57,73 % de l’activité des principales banques Françaises. En 2016, cette proportion n’était que de 48,08 % du produit net bancaire des principaux établissements tricolores.

Ainsi, sans lâcher le terrain du prêt accordé aux particuliers et/ou aux professionnels, les banques cherchent à développer les revenus tirés des frais de commissions ou encore des plus-values financières. La part des commissions nettes dans le produit net bancaire est passée de 32 % en 2009-2010 à plus de 42 % dans certains réseaux bancaires en 2016.

Les revenus issus des remboursements des crédits font de la résistance

Malgré l’environnement des taux d’emprunt particulièrement bas, les principales banques tricolores ont vu leur chiffre d’affaires (produit net bancaire) passer de 133 milliards d’euros en 2009 à 147 milliards d’euros l’année dernière. Selon les spécialistes, il s’agit de l’une des meilleures performances du secteur.

Certes, dans l’ensemble, cette période est de fait marquée par une baisse considérable des revenus nets d’intérêt des prêts accordés, alors que les autres sources de marges (commission, plus-values financières) augmentent progressivement, mais à regarder de près les statistiques compilées, force est de constater que la marge nette de remboursement de crédit continue de représenter une part importante des revenus des banques, notamment pour celles qui optent pour une stratégie de proximité.

En fait, même si les établissements bancaires diversifient leurs sources de revenus en poussant d’autres moteurs comme les commissions ou encore les plus-values,  ils font toujours preuve de créativité afin de maintenir un poids important des remboursements de prêts (immobilier, consommation, professionnel…) dans leur produit net bancaire.


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