Mis en place dans quelques jours, le prélèvement à la source est redouté par certains futurs emprunteurs.Un salaire diminué
Dès janvier 2019, l’impôt à la source entrera en vigueur. L’impôt sur le revenu sera donc payé en même temps que l’on perçoit ses revenus. Cependant, d’après un sondage réalisé par un organisme spécialisé pour un courtier immobilier, 72 % des Français craignent cette nouvelle mesure. En effet, la crainte d’erreur sur le montant prélevé ou la baisse du pouvoir d’achat sont les raisons majeures invoquées par les ménages interrogés. De plus, les futurs emprunteurs désireux d’investir dans un projet immobilier dans les deux ans redoutent de voir survenir des difficultés pour le remboursement des mensualités (pour 55 % d’entre eux). Par ailleurs, le salaire réduit par le prélèvement à la source laisse à penser que les banques pourraient accorder un prêt inférieur à ce qu’ils auraient pu obtenir.
Effectivement, avec les impôts directement déduits du salaire, la capacité d’emprunt pourrait être réduite. Cependant, la majorité des banques prendront en compte le « net à payer » avant impôt sur le revenu sur les fiches de paie. Toutefois, les établissements prêteurs seront vigilants au poids que représente l’impôt dans le « reste à vivre » des ménages emprunteurs, c’est-à-dire la somme restante toutes charges déduites exigée par les établissements financiers, qui représentent en moyenne un minimum de 750 euros pour les ménages célibataires et 1200 euros pour un couple.
Attentisme attendu au premier trimestre
D’après les spécialistes du crédit immobilier, les futurs acquéreurs ne devraient pas être nombreux au premier trimestre 2019. En effet, le marché immobilier est souvent impacté par les effets psychologiques et un certain attentisme est attendu chez les acheteurs durant le premier trimestre, plus particulièrement chez les acquéreurs les plus fragiles.
Par ailleurs, certaines banques font exception et prendront en compte la rémunération avec la déduction des impôts. Néanmoins, elles accepteront un taux d’endettement supérieur, qui pourra atteindre 40 % voire 50 %, au lieu des 33 % habituellement accordé. Enfin, pour répondre aux questionnements des contribuables à propos de l’impôt à la source, un numéro de téléphone sans surcoût sera mis en place à partir du 02 janvier et permettra de joindre les 40 000 agents des finances publiques formés sur le prélèvement à la source.