Selon les prévisions, la production de nouveaux prêts à l’habitat pourrait atteindre 260 milliards d’euros cette année. Cependant, force est de constater un ralentissement des volumes de production depuis le printemps. S’agit-il de la fin de l’euphorie ?Production de crédit immobilier : une hausse de 50 % sur un an
Selon les récents chiffres publiés par la Banque de France, l’encours des financements à l’habitat a progressé de 6 % sur un an pour atteindre 935 milliards d’euros à la fin du mois d’août. Les chiffres de l’institution montrent également que la production cumulée de nouveaux crédits immobiliers, y compris les opérations de rachat et de renégociations de prêts, a augmenté de 50 % sur un an pour atteindre près de 210 milliards d’euros.
Toutefois, compte tenu du rythme et du niveau actuel de production, les spécialistes estiment que le volume de nouveaux financements à l’habitat devrait se situer autour 260 milliards d’euros, voire plus, pour l’ensemble de l’année 2017. Dans tous les cas, la production de cette année sera largement au-delà du niveau record de 2022 à un peu plus de 250 milliards d’euros.
Par ailleurs, malgré cette production inédite, les chiffres des différentes statistiques montrent que le marché du crédit immobilier connaît un changement de tendance. A savoir que la production globale des prêts à l’habitat recule depuis le printemps 2017.
Le rachat de crédit représente moitié moins qu’en début d’année
A savoir que la dynamique exceptionnelle du marché du crédit immobilier est principalement portée par des conditions attractives de financement caractérisées par des taux d’emprunt extrêmement bas. Ces derniers ont atteint des niveaux historiquement bas suite aux mesures prises par la Banque centrale Européenne (BCE) afin de relancer la situation économique de la zone Euro.
Grâce aux dispositions de la BCE, le taux moyen des prêts à l’habitat se situait à 1,66 % en août 2017, selon la Banque de France. Il y a 3 ans, cette moyenne était presque deux fois supérieure (2,90 %). Cette tendance baissière des barèmes a incité de nombreux foyers endettés à renégocier ou à faire racheter leurs encours afin de bénéficier de meilleures conditions de crédit.
Cependant, à la fin de l’année 2022 et au premier trimestre 2017, ces opérations de rachat de créances sont devenues l’un des principaux facteurs de la dynamique exceptionnelle du marché du crédit immobilier. Ainsi, la part des financements rachetés ou renégociés avait même dépassé 60 % au sein des nouveaux crédits.
Mais cette euphorie des rachats de créances n’est pas destinée à perdurer, les taux d’emprunt ne reculent plus et une grande partie des foyers qui avait intérêt à faire racheter leurs encours l’a déjà fait. De ce fait, la part des prêts concernés par ces opérations bancaires a baissé de manière continue depuis la fin du premier trimestre 2017. A la fin du mois d’août, la part du rachat de crédit n’atteignait plus que de 30 % des nouveaux financements, soit moitié moins qu’en janvier 2017. S’agit-il du début de la fin de l’euphorie du marché du crédit immobilier ?