Si la stabilité professionnelle et la régularité des revenus sont devenues des critères nécessaires, voire indispensables pour prétendre à un financement, il faut savoir qu’il est possible d’obtenir un rachat de crédit en étant intermittent du spectacle. Voici ce qu’il faut savoir.Intermittents du spectacle : qui sont-ils ? Quel statut ? Et quels revenus ?
Considéré comme des salariés des entreprises du spectacle, les intermittents de spectacle sont des artistes, techniciens ou autres professionnels du spectacle embauchés sous contrat de travail à durée déterminée d’usage. Ce sont des salariés dont l’activité présente une alternance de périodes travaillées et non travaillées. En fait, ils sont de fait privés d’emploi par intermittence.
Ces professionnels sont enregistrés sous statut salarié engagé par succession de contrat à durée déterminée. Autrement dit, les intermittents du spectacle alternent des périodes d’emploi et de chômage.
Le montant des revenus d’un intermittent de spectacle peut être variable d’un contrat à un autre, d’une entreprise de spectacle à une autre ou encore d’un évènement à un autre. Toutefois, les rémunérations sont principalement en fonction de chaque profil d’intermittent. Par exemple, un chanteur peut être moins rémunéré qu’un ingénieur du son pour un même événement.
Cependant, les intermittents bénéficient d’un régime spécifique plus protecteur. Contrairement aux salariés du privé qui doivent travailler au moins 4 mois pour prétendre à l’assurance chômage, les intermittents peuvent avoir droit à l’assurance chômage dès qu’ils justifient d’une durée de travail supérieure à 507 heures sur une période de référence d’environ 10 mois.
Un intermittent de spectacle peut-il obtenir un rachat de crédit ?
Plus souvent au chômage que les autres catégories socioprofessionnelles, un intermittent du spectacle peut être considéré par les établissements prêteurs comme un profil à risque. Conséquence : ce professionnel doit déployer des moyens supplémentaires pour convaincre la banque ou son intermédiaire de l’accorder un financement.
Ainsi, pour obtenir un rachat de crédit, il doit prouver qu’il est très rigoureux et attentif dans la gestion de ses finances en présentant plusieurs années d’historiques bancaires saines. Il doit montrer qu’il paye bien ses mensualités et ses loyers en temps et en heure en présentant des relevés de compte sans gros incidents de parcours. La preuve de sa capacité à constituer une épargne dans le temps peut aussi être un bon atout pour convaincre la banque ou son intermédiaire.
Par ailleurs, si les revenus issus des allocations de chômage sont pris en compte dans le calcul de la capacité de remboursement d’un emprunteur intermittent de spectacle, ces revenus ne doivent pas être supérieurs à ceux obtenus pendant la période travaillée. A savoir que pour les gros montants ou un rachat de crédit immobilier, une garantie hypothécaire ou une caution est indispensable. Un nantissement peut aussi faire l’objet de garantie dans certains cas.
Et l’assurance emprunteur pour les intermittents de spectacle ?
Que ce soit pour un crédit classique ou un rachat de crédit, l’assurance emprunteur est devenue indispensable pour obtenir un financement et ce, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle (salarie, fonctionnaire, intermittent de spectacle…) de l’emprunteur.
En d’autres termes, pour accorder un crédit, la quasi-totalité des prêteurs exigent une assurance-emprunteur bien qu’il n’y ait aucune obligation légale. Ainsi une fois la demande de rachat de crédit d’un emprunteur intermittent acceptée, ce dernier doit passer à la recherche d’un contrat d’assurance emprunteur.
Comme pour un emprunteur salarié ou fonctionnaire, le professionnel du spectacle peut opter soit pour le contrat de groupe proposé par l’établissement prêteur, soit pour un autre contrat proposé par la concurrence (banque, compagnie d’assurance).
Cependant, pour un intermittent de spectacle, l’assureur peut porter une attention particulière sur plusieurs éléments afin d’évaluer les risques et donc le coût de la prime. En général, la compagnie d’assurance cherche à savoir si le professionnel du spectacle porte régulièrement des charges lourdes (matériels), s’il réalise des cascades, s’il est en contact régulier avec des animaux ou encore s’il se rend régulièrement sur des tournages à l’étranger…
Dans certains cas, l’établissement prêteur ou la compagnie d’assurance peut aussi soumettre à son client un questionnaire professionnel permettant d’évaluer précisément les risques liés au métier du client.