Les services en ligne attirent de plus en plus les Français en quête d’un bien immobilier. Les vendeurs sont également concernés par la révolution numérique.Trouver un bien, le réflexe internet
Le temps où il fallait éplucher les petites annonces des journaux pour trouver le bien immobilier de ses rêves est révolu. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire de quitter son canapé pour visiter des biens en ligne. Cette évolution s’explique notamment par les nouveaux usages des Français qui ne peuvent plus se passer de leur smartphone ou de leur tablette. Si internet propose une formidable ouverture sur le monde, cet outil remplace également de nombreux usages. La recherche d’un bien immobilier n’a pas échappé à cette tendance à tel point que ce marché a radicalement changé.
Il faut noter que 90 % des recherches de bien sont effectuées en ligne dans l’Hexagone soit autant qu’aux Etats-Unis. La recherche d’un bien passe notamment par les sites d’annonces immobilières en ligne. Ces derniers comptaient plus de 14 millions de visiteurs mensuels en 2016. A l’échelle européenne, les Français sont ceux qui sont le plus friands des services immobiliers en ligne.
Les outils 2.0 sont légions sur la Toile, les acheteurs potentiels sont donc en mesure de trouver leur bien coup de cœur. Par exemple, la géolocalisation permet de définir un secteur de recherches tandis que d’autres sites spécialisés vont présenter l’environnement du bien : combien de commerces sont à proximité, à quelles distances trouve-t-on une école ou un centre médical. De plus, avec l’ouverture des données publiques (data), il est dorénavant possible de connaître le revenu moyen d’un ménage quartier par quartier.
Les vendeurs aussi passent par le numérique
Si les démarches des acheteurs sont facilitées, il en est de même pour les vendeurs. En effet, une mauvaise annonce en ligne ou des photos ratées vont réduire les chances de vendre une maison ou un appartement. En tenant compte du trafic réalisé par les sites web et des nouvelles connaissances des Français en matière de recherches de bien, par l’intermédiaire des émissions télévisées, une bonne annonce est donc devenue primordiale. Mais mettre en valeur son bien n’est pas une mince affaire. En effet, l’affect des vendeurs pour leur bien aura tendance à influencer leur rédaction qui pourrait ne plus être en phase avec la réalité.
En ayant recours aux services d’un agent immobilier, les particuliers qui désirent vendre vont bénéficier des conseils d’un professionnel. Cependant, en cas de vente, l’agent immobilier facturera ses services à la hauteur d’une commission de 5 % en moyenne. Bien souvent ces frais reviennent à la charge de l’acheteur. Pour les vendeurs, l’affichage d’un prix incluant des frais d’agences peut être un frein pour la vente. Sans oublier que depuis le 1er avril dernier, les annonces des professionnels doivent détailler ces frais.
Accompagner les Français vers une vente rapide et réussie
Pour faire des économies substantielles les acheteurs sont prêts à se passer d’un agent immobilier. Pour leur part, les vendeurs sont 74 % à déclarer vouloir vendre seuls leur bien sur internet. Ainsi, des start-up sont prêtes à disrupter le marché des services immobiliers. A l’instar de la jeune société Homagency qui propose un accompagnement personnalisé pour les vendeurs. Son concept est simple : assister les vendeurs vers une annonce optimale. Pour cela, l’entreprise propose un pack réunissant plusieurs services : une aide à l’estimation du prix de vente, une rédaction d’annonce ou des prises de vues par un photographe entre autres.
Un concept qui fonctionne : « 30 % de nos clients ont vendu leur bien en moins de 2 mois », confie Olivier Lanza, son fondateur. « Les offres classiques sont désuètes. Avec notre plate-forme digitale. Nous avons donc voulu nous positionner entre deux acteurs : les sites d’annonces et les agences immobilières. Toutefois nous cherchons à rester complémentaires. » L’entreprise cherche également à surfer sur une remise en cause du système de frais d’agence. Les études menées démontrent que ce système reste opaque pour la grande majorité des acheteurs.
La construction est également impactée par le digital
Les nouvelles pratiques liées au digital ne concernent pas uniquement les biens déjà bâtis. Les taux bas observés depuis 2022 ainsi que les dispositifs d’aide tel que le Prêt à taux zéro ont convaincu des milliers de Français de se lancer dans un projet de construction. Mais visualiser un appartement ou un pavillon à partir de plans papier n’est pas toujours aisé. En effet, il est difficile d’appréhender les volumes depuis un schéma en 2D. Bien sûr, les logiciels de dessin en 3D donnent déjà un premier aperçu du futur rendu mais pour aller plus loin, des start-up ont mis au point des visites virtuelles.
A l’aide d’un casque de réalité virtuelle, les propriétaires en devenir peuvent ainsi déambuler à l’intérieur de leur futur bien. Pour les constructeurs de maison, cette technologie leur donne la possibilité de proposer des visites personnalisées. Les matériaux, les revêtements et les finitions choisies sont ainsi importés dans le modèle digital et restent interchangeables. De plus, les meubles virtuels à l’échelle vont eux aussi contribuer à la prise en considération des volumes.
Le crédit immobilier en ligne, l’alternative au banque classique
Une fois le bien trouvé ou les plans définis, les acheteurs vont devoir se poser la question du financement ce qui signifie trouver le meilleur crédit immobilier pour couvrir l’acte d’achat. Encore une fois, de nouveaux acteurs sont apparus sur le marché pour concurrencer les établissements bancaires classiques. Si les banques en ligne ont d’abord proposé les opérations les plus simples telles que la consultation de compte ou l’édition d’un RIB (relevé d’identité bancaire), elles ont su évoluer pour devenir de véritables alternatives aux banques ayant pignon sur rue. Dorénavant, les internautes peuvent chercher un crédit immobilier en ligne. Les banques 2.0 communiquent d’ailleurs sur des délais de réponse de principe quasiment immédiat. Avec des frais de fonctionnement réduits, les agences digitalisées s’offrent même le luxe de proposer des taux particulièrement attractifs.
Un bon financement ne dépend pas uniquement du taux d’intérêt mais également du taux de l’assurance emprunteur. Cette dernière peut représenter jusqu’à 30 % du coût total du financement immobilier. Là encore, les comparateurs en ligne peuvent guider les emprunteurs dans leurs démarches… Le numérique a donc bel et bien su se faire une place dans les habitudes des Français.