En France, la tendance à épargner reste importante, en raison d’incertitudes sur l’avenir.La prudence des Français
La propension à thésauriser reste élevé pour les Français, par peur du chômage, de la crise, ou bien pour préparer la retraite. Tous les mois, ils épargnent en moyenne 14 % de leurs revenus. Malgré tout, les ménages les plus modestes ne parviennent pas à mettre de l’argent de côté. C’est le cas pour trois Français sur dix.
Au cours du premier semestre 2018, les placements nets des ménages ont représenté 38,7 milliards d’euros. Cependant, le numéraire et les dépôts à vue ont capté 63 % (24,5 milliards d’euros) des flux d’épargne des Français. Aujourd’hui, c’est donc près de 11 % de l’encours d’épargne (546,8 milliards d’euros) qui est conservé sous forme d’espèces ou sur des comptes courants. Cela démontre la prudence des épargnants, qui privilégient une épargne qui reste disponible. En effet, selon une étude récente de la Banque de France, les comptes courants représentent encore le placement privilégié des Français en 2018.
Les livrets réglementés en recul
Ce phénomène peut être expliqué par la faible rémunération de l’épargne sans risque comme le livret A (malgré plus de 11 milliards d’euros placés sur les huit premiers mois de l’année), le LDD ou le PEL. Désormais, ces épargnes réglementées ne représentent plus que 14,5 % du stock. Il y a huit ans, elles en représentaient 20,5%. Malgré tout, plus de 82 % des Français possèdent un livret A avec un encours moyen de 4 754 euros.
Par ailleurs, il est surprenant de constater que les produits les plus risqués n’ont pas subi ce retour vers une épargne « sous forme de cash », car entre 2000 et 2018, la part des actions a progressé de 29 % à plus de 33 %.
Pour conclure, ces chiffres confirment que les Français ont tendance à réduire leurs disponibilités dans les périodes les plus prospères. Au contraire, ils accroissent leurs réserves mobilisables immédiatement lors des moments plus difficiles économiquement.