En l’espace d’une poignée d’années, les frais bancaires appliqués lors de la gestion des dossiers de succession ont explosé. Les banques sont de plus en plus agressives en matière de tarification et les intervalles entre elles sont parfois conséquents. Une situation que dénonce l’association française des usagers des banques (AFUB).Une tarification en constante augmentation
La gestion d’un compte bancaire d’un défunt n’a jamais été aussi onéreuse que jusqu’à présent. Depuis quelques années, les particuliers sont témoins d’une augmentation drastique du prix de transfert de capitaux aux héritiers ou à un intermédiaire (notaire). En effet, lors de la réalisation d’une opération de virement pour par la suite clôturer le compte d’une personne décédée, les banques prélèvent une commission très coûteuse.
Le coût de la transmission des avoirs est extrêmement variable en fonction de la politique tarifaire appliquée par les professionnels du secteur. La prestation peut débuter à un tarif généreux qui tourne autour de quelques dizaines d’euros à plusieurs centaines d’euros. Un écart pour le moins extrême entre les différents concurrents sur le marché bancaire. Ces derniers appliquent par ailleurs une courbe des prix qui évolue constamment vers le haut depuis plusieurs années. En moins de 10 ans, certaines banques ont même fait décoller les frais de plus de 100%. Et pour le coup, les banques en ligne, souvent abordables, n’offrent pas des conditions tarifaires aussi souples que leurs offres basiques.
Les clients endeuillés ne demandent généralement pas de remboursement
Maintenant, les établissements bancaires se défendent des montants exorbitants des frais sur les successions. Ces prélèvements seraient destinés à rémunérer les actions engendrées pour parvenir à effectuer le processus de transmission dans les règles. En effet, une succession réclame un traitement dont la complexité est mesurée par les caractéristiques d'un dossier (connaissance familiale, recherche des héritiers, etc…). Parfois, des cas peuvent se révéler bien plus longs et demander un temps de travail plus important pour les professionnels.
Malgré tout, l’association française des usagers des banques, destinée à protéger les intérêts des consommateurs, ne décolèrent pas contre ce matraquage « morbide ». Elle met en avant l’obligation juridique des banques de ne pas soumettre de frais lors d’une clôture d’un compte bancaire. Et que cette règle ne mentionne en aucun cas le statut de « vivant » ou de « mort » lors de son exécution. Enfin, si une demande de remboursement est tout à fait plausible, la plupart des héritiers ne la réclament pas, bien souvent sous l’effet du deuil généré par la perte.