La loi Macron permet à la population de changer bien plus facilement de banque. Retour sur ses effets depuis deux ans.Loi Macron, piqure de rappel
En février 2017, la loi Macron entrait en vigueur pour assouplir les processus lors d’une demande de changement de banque. Concrètement, les clients étaient dans l’obligation de gérer l’ensemble des démarches parfois hasardeuses. Mais la législation a grandement facilité la mobilité bancaire des Français depuis maintenant deux ans. Les titulaires d’un compte n’ont plus qu’à informer leur nouvelle banque de leur intention d’importer les opérations courantes telles que les prélèvements aux créanciers, après avoir signé un simple mandat. L’établissement se charge ensuite de procéder au transfert en se rapprochant de l’ancienne banque.
Autrefois livrés à eux-mêmes, les Français bénéficient maintenant d’une automatisation du changement de domiciliation bancaire. Une simplification bienvenue dont la population semble s’être emparée deux ans après son initialisation. En effet, la Fédération bancaire française (FBF) indique que 2,4 millions de clients ont eu recours à la mobilité bancaire pour changer de banque depuis son instauration. Pour le compte de la première année, près de 1,2 million de mandats ont été signés. La FBF précise que la population est bel et bien au fait de la loi Macron puisque 7 Français sur 10 sont au courant que le changement de banque est plus simple.
De plus, un sondage réalisé en juillet 2022 précise que les clients qui en ont fait l’expérience sont globalement très satisfaits comme en témoignent 85% des personnes qui ont eu recours à la mobilité bancaire. Et 92% des usagers se disent prêts à recommander ce procédé. La population ont donc reçu positivement cette loi depuis février 2017.
Des résultats en deçà des attentes
Mais quels sont les tiers qui profitent de cette simplification pour changer de banque ? En l’espèce, il demeure que les Français ne sont pas les seuls à jouir des biens faits de la mobilité bancaire. En réalité, certains professionnels de la banque se frottent les mains en augmentant considérablement leur portefeuille clients et voient en la loi Macron une opportunité commerciale. Les banques en ligne ont considérablement accru leur nombre de clients puisqu’elles n’ont pas hésité à envoyer de nombreuses campagnes de publicité au sujet de la mobilité bancaire. Résultat : une enseigne a vu son taux de mobilité entrante décoller de 40%.
Enfin, ces retours statistiques ne se montrent pas suffisamment élevés pour bouger les fondations de l’environnement bancaire. Notamment parce que les banques traditionnelles choisissent d’orienter leurs stratégies vers la transition numérique, qui capte la majorité de leurs investissements, plutôt que la mobilité. Aussi, hormis les banques digitales, les offres des différents établissements ne parviennent que très peu à se différencier. Un facteur qui n’encourage pas les Français à changer d’enseigne puisqu’ils n’en voient pas suffisamment d’intérêts économiques.