Après la validation de l’amendement Bourquin par le conseil constitutionnel donnant la possibilité pour tous les consommateurs de changer chaque année leur contrat d’assurance emprunteur, les comptes des banques Françaises pourraient être impactés dès 2018, selon certaines prévisions.Plus de 30 % des contrats captés par les banques sont concernés
La décision du conseil constitutionnel sur la validation de l’amendement Bourquin va certainement changer la donne sur le marché de l’assurance emprunteur. Déjà valable pour les contrats souscrits depuis février 2017, la renégociation d’assurance emprunteur s’applique désormais à tous les contrats d’assurance emprunteur en cours.
Cependant, si les sages ont voulu que l’amendement Bouquin puisse profiter au grand nombre des emprunteurs ayant déjà conclu une offre de groupe, il faut savoir que leur décision pourrait impacter les comptes des banques Françaises dès 2018.
En fait, cette réforme concerne plus de 30 % des contrats de groupe, c’est-à-dire, ceux captés par les banques. Il s’agit entre autres des clients en bonne santé, des emprunteurs jeunes (moins de 40 ans) ou encore ceux disposant d’un capital important à assurer. Selon certaines études, le gain de pouvoir moyen pour ces assurés serait de 10 euros par mois. Ces économies sont certes, un gain de pouvoir d’achat pour assurés, mais le départ des clients serait aussi synonyme de pertes de revenus pour les banques.
Renégociation d’assurance emprunteur : la concurrence pourrait faire baisser les prix
Pour retenir les clients les plus intéressants ou simplement à les décourager de partir, les établissements bancaires vont devoir se mobiliser et revoir leurs stratégies commerciales. En d’autres termes, ces établissements doivent consentir des gestes commerciaux, adapter les garanties et les services, améliorer leur expérience client…, mais aussi baisser leurs prix.
Certains observateurs estiment qu’avec la concurrence qui va devenir de plus en plus forte, les primes de l’assurance emprunteur pourraient considérablement baisser cette année. Conséquence, la rentabilité devrait se dégrader pour les banques, même si la croissance des volumes va se poursuivre.
A savoir que, les prix ont déjà reculé de 2 à 3 % ces dernières années, du fait de l’entrée en vigueur de plusieurs réglementations (loi Lagarde, loi Chatel, loi Hamon…) qui ont progressivement ouvert le marché et favorisé la concurrence.
Dans tous les cas, la compétition s’annonce forte et acharnée, les établissements bancaires ne vont pas se laisser prendre leur part de marché sans réagir. Surtout dans le contexte où les banques doivent se rattraper sur l’assurance emprunteur puisqu’elles accordent des prêts à l’habitat à des taux d’intérêt particulièrement bas.