Les récentes évolutions des taux d’intérêt des prêts immobiliers ont mis le feu aux poudres. Quand certaines banques croient en une hausse, d’autres anticipent une stabilisation. Cependant, quelle est la tendance actuelle ? Comment les banques fixent leurs taux ?Les taux remontent-ils vraiment ?
Après plusieurs mois de repli, il semble que le niveau des taux d’intérêt des prêts immobiliers ait atteint le creux de la vague. Depuis mai 2015, la quasi-totalité des établissements bancaires a augmenté ses taux.
La hausse reste toutefois modérée, elle varie entre 0,05 et 0,40 point de base selon les prêteurs et les profils emprunteurs.
Par rapport à la baisse observée depuis 2 ans, les récentes évolutions restent marginales et sans grands impacts pour les candidats aux crédits immobiliers et pour ceux qui souhaitent opter pour un regroupement de crédits.
Cependant, une remontée semble désormais inévitable, la faute à l’incertitude qui plane sur la zone Euro et aux marchés financiers qui ne prêtent plus aussi facilement.
Par ailleurs, certains spécialistes estiment que la hausse constatée n’est pour l’instant qu’un ajustement de la part de certaines banques trop sollicitées par les demandes de prêt.
Comment les banques élaborent les barèmes des crédits
Du coût des ressources (internes et externes) à la capacité à traiter les demandes de financement en passant par le coût du risque, la rentabilité ou encore la conquête de nouveaux clients, plusieurs facteurs influencent le niveau des taux d’intérêt.
- Le cout des ressources : d’abord, les ressources internes, il s’agit du taux auquel les établissements bancaires peuvent emprunter sur les marchés interbancaires les capitaux qu’ils prêtent aux particuliers. La référence pour déterminer cette ressource est le taux de la fameuse OAT 10 ans de la France. Ensuite, les ressources externes, elles concernent les capitaux collectés auprès des clients (épargnes, dépôts).
- Le coût du risque : ce coût correspond aux provisions pour supporter un éventuel défaut de paiement. Il est très faible en France grâce aux dispositions en place (taux fixe, niveau d’endettement à ne pas dépasser, assurance emprunteur…).
- La rentabilité : au cœur de la politique commerciale des banques, la rentabilité tourne autour de 10 % des sommes engagées par les prêteurs. Elle peut influencer fortement le niveau des taux.
- La conquête de nouveaux clients : l’optimisation de la part de marché, caractérisée par la rude concurrence que se livrent les banques, peut influencer également à la hausse ou à la baisse le barème des taux d’intérêt.
- La capacité à traiter des demandes : le manque de capacité pour traiter les demandes de nouveaux financements et de rachat de crédit, peut conduire certains prêteurs à augmenter leurs barèmes afin de ralentir la cadence des demandes de financement.
Taux d’intérêt : vers une hausse modérée
Les taux vont sûrement augmenter dans les semaines et mois à venir, mais les différents observatoires écartent totalement un scénario de remontée brusque.
En fait, les banques semblent adopter une stratégie d’attentisme. Autrement dit, chacune guette du coin de l’œil ce que va faire l’autre et préfère laisser la concurrence faire le premier pas.
De plus, le crédit immobilier reste l’un des principaux produits d’appel. Généralement, sa souscription s’accompagne de la domiciliation de compte. De ce fait, les banques optent pour une clientèle à long terme et n’ont aucune intention de jouer sur la hausse des taux.
Par ailleurs, malgré quelques remontées depuis deux mois, les banques continuent à accorder des conditions préférentielles pour les meilleurs profils dans le cadre d’une acquisition immobilière ou d’un regroupement de crédits immobiliers.