Depuis plusieurs semaines (voir mois), les marchés obligatoires souverains Européens sont entrés dans une nouvelle tendance, celle des taux d’intérêt négatifs. Cependant, quelles sont ses conséquences sur les prêteurs, les investisseurs et les emprunteurs ?Emprunter à taux d’intérêt négatif : qu’est-ce que cela signifie ?
Emprunter à taux d’intérêt négatif signifie simplement que les investisseurs qui ont acheté des obligations récupéreront une somme inférieure à celle qu’ils ont investi.
Cela inverse le sens de la rémunération entre le prêteur et l’emprunteur. C’est-à-dire, quand le taux est positif, le prêteur (banque ou investisseur) reçoit une rémunération (l’intérêt) en paiement du service rendu à l’emprunteur.
De ce fait, quand il est négatif, c’est l’inverse qui se produit. Autrement dit, l’emprunteur rembourse un montant inférieur à celui qu’il a emprunté.
Une bonne nouvelle pour la France ?
La France a rassuré les investisseurs qui la considèrent désormais comme un placement sûr. Pour les observateurs et les analystes, c’est sans doute une très bonne nouvelle qui montre la solvabilité et la crédibilité du pays.
Considérée comme un pays capable de payer ses dettes en temps et en heure, les investisseurs misent désormais sur la France et n’hésitent plus à lui prêter à taux négatif. « Logiquement, on est prêt à payer pour placer ses objets précieux dans un coffre-fort ».
Avec ses taux d’intérêts négatifs, l’hexagone rejoint le cercle très fermé des pays qui empruntent à des conditions avantageuses comme les Pays-Bas, l’Allemagne ou encore le Danemark.
Quelles conséquences pour les banques ?
Le taux négatif peut avoir une conséquence importante sur les banques. En France, les dépôts, la gestion des comptes ou encore l’émission de chèques ne sont pas rémunérés, c’est-à-dire non facturés au client tandis que la plupart des cartes de paiement sont facturées au client.
Cette nouvelle tendance sur le marché obligatoire pourrait bouleverser cet équilibre et pourrait pousser les banques à des réformes structurelles afin de réduire leurs couts d’exploitation.
Ces taux ont aussi pour impact de comprimer les marges d’intérêts des prêteurs, mais les banques peuvent aussi s’accommoder de cette nouvelle donne.
A savoir que : tant que les intérêts sur les crédits (intérêts actifs) sont plus importants que ceux des titres que la banque émet pour se refinancer (intérêts passif), la marge d’intérêt restera positive. De plus, elles peuvent toujours optimiser leurs marges avec les opérations bancaires courantes.
Quels impacts pour les investisseurs et les emprunteurs?
Les taux d’intérêt négatifs sont à la foi une bonne et une mauvaise nouvelle. En réalité, tout dépend de là où on se place.
Pour les investisseurs, c’est une perte de marge puisqu’ils doivent rémunérer les emprunteurs pour pouvoir prêter de l’argent.
Quant aux emprunteurs, c’est une autre donne, ils devraient se réjouir de cette nouvelle tendance, que ce soit pour réaliser des projets d’acquisition immobilière ou de regroupement de crédits (immobiliers, consommation).
Dans tous les cas, ces nouveaux taux négatifs sur les marchés des obligations vont favoriser la tendance actuelle des taux d’intérêt des crédits accordés aux particuliers et aux entreprises. Ce qui pourrait relancer l’économie Française.