Les résultats semestriels des banques confirment une augmentation très importante de la production du crédit immobilier, parfois dans des proportions inédites.Les taux bas ont favorisé la production des financements immobiliers
Logiquement, les taux attractifs favorisent les demandes de financements immobiliers (crédit, renégociation et regroupement de prêts à l’habitat). Cette logique a bien été confirmée en 2015, une année caractérisée par des niveaux historiques pour le coût du crédit.
Au printemps dernier, les taux d’emprunt immobiliers ont atteint leurs plus bas historiques, en moyenne 2,18 % selon la Banque de France, contre 3,05 % en juin 2014 ou encore 4,12 % en mars 2012.
Conséquences de ces conditions attractives de financement : une hausse inédite des demandes de renégociation et de regroupement de crédits, des banques submergées par l’afflux des demandes de financements et des délais de traitement qui s’allongent.
Des hausse inédites
Malgré la surcharge de dossiers de financement, l’ensemble des grands réseaux bancaires confirment la forte demande de crédits à l’habitat et du regroupement de prêts lors des premiers mois de l’année, certains évoquent même une production historique.
Dans le détail, le groupe Société Générale a augmenté sa production de 50 % sur un an, pour 2,6 milliards d’euros de financements accordés sur le premier semestre 2015.
Pour la Banque Postale, la hausse constatée est de 44 % pour 5,6 milliards d’euros. Quant aux autres, la proportion est moins importante, la Caisse d’Epargne a constaté une hausse de 5 %, la Banque Populaire avance 3,3 % de production supplémentaire et LCL avance une hausse de 6,7 %.
Prêt à l’habitat : le principal moteur des banques
Dans leurs bilans semestriels, les prêteurs désignent unanimement le prêt à l’habitat comme étant le principal produit pour fidéliser les clients.
En fait, ce type de financement est devenu un outil de conquête et de reconquête clientèle important car, accorder un emprunt à l’habitat implique très souvent l’ouverture d’un compte courant et la souscription de divers services dans la banque prêteuse.
De plus, ce financement s’étalant sur des durées de remboursement très longues, les emprunteurs devraient théoriquement rester dans le même établissement bancaire sur ce même laps de temps.
Des atouts que confirment unanimement les prêteurs dans leurs résultats semestriels, ils soulignent entre autres que ce type d’emprunt permet de fidéliser la clientèle dans la durée et que cela génère de la commercialisation et de la souscription d’autres produits bancaires.
Le rachat de crédit, c’est plus de 40 % de la production du crédit depuis février 2015
Selon les statistiques de la Banque de France, le regroupement de crédits, y compris les renégociations, dépasse les 40 % de la production totale de crédits immobiliers.
Ainsi, certaines banques ont mentionné dans leur rapport semestriel qu’ils ont saisi cette opportunité pour capter de nouveaux clients.
Cependant, si certains prêteurs ont fait état d’une part importante de « rachats de crédits externes » dans leur production, d’autres ont avancé un discourt plus défensif concernant cette opération bancaire en évoquant de « bonne résistance » face à l’afflux des demandes de rachat et de renégociation de prêt.