Crédit : les taux bas accentuent la concurrence interbancaire

Les taux d’intérêts des crédits continuent à baisser et ne semblent pas s’arrêter en si bon chemin. Une véritable aubaine pour les ménages souhaitant souscrire un prêt. Mais, aussi un facteur déterminant pour les banques qui se livrent à une guerre sans merci.

Les taux bas font peser des risques sur les prêteurs

Dans son nouveau rapport sur la stabilité financière paru le 15 avril 2015, le fond monétaire international (FMI) porte une attention particulière sur les effets négatifs d’une période prolongée des taux d’intérêts bas.

En fait, dans la zone Euro, près d’un tiers des obligations souveraines présentent des rendements négatifs. Cette tendance mettrait ainsi en danger un grand nombre d’établissements financiers.

A ce jour, le taux d’intérêt moyen des prêts immobiliers s’établit à 2,11 % selon l’observatoire Crédit/Logement CSA. Ils sont si bas que les prêteurs en profitent pour se livrer à une guerre acharnée sur les financements immobiliers (prêt, regroupement de prêts).

Si la conjoncture actuelle est une bonne nouvelle pour les emprunteurs, elle fait aussi peser des risques considérables sur les établissements prêteurs en cas de remontée.

Certes, le taux d’intérêt bas est la clé pour capter des clients, mais il faut savoir que le marché est en train de s’emballer et perd pied. Le gouverneur de la Banque de France a même tiré la sonnette d’alarme.

Les prêteurs prient à leur propre jeu

Depuis plusieurs années, afin d’optimiser leur part de marché, certaines banques proposent des offres très compétitives. A ce jour, il est possible d’obtenir un financement à moins de 2 % sur une durée de remboursement de 20 ans.

Certaines banques acceptent même de financer un projet de financement immobilier à 1,7 % sur 15 ans selon certains intermédiaires bancaires.

Selon les observateurs, les prêteurs se sont laissé prendre à leur propre règle. Au début, tous les prêteurs acceptaient de s’aligner pour capter de nouveaux clients et optimiser leur part de marché, aujourd’hui, à y regarder de près, tous les établissements de crédit risquent d’y perdre.

En France, la quasi-totalité des prêts immobiliers et des regroupements de prêts immobiliers sont financés par les banques à taux fixe. Ainsi, ce sont elles qui portent le risque en cas de remontée.

Quand la concurrence interbancaire maintient les taux bas

Si la baisse des taux d’intérêts des crédits est interrompue depuis plusieurs mois, il faut savoir que la concurrence interbancaire leur permet de rester toujours aussi compétitifs. 

Selon les récentes études statistiques, la concurrence rude que se livrent les banques est l’un des principaux facteurs qui déterminent le niveau actuel des taux.

Une concurrence qui profite aux primo-accédants aux revenus moyens, aux ménages qui n’étaient pas éligibles aux financements, mais aussi aux emprunteurs qui souhaitent opter pour le rachat de crédits.

En d’autres termes, la concurrence interbancaire permet à certains profils emprunteurs de revenir sur le marché du crédit.