A l’occasion de sa rencontre avec la fédération bancaire française (FBF), le gouverneur de la banque de France, Christian Noyer, recommande aux établissements prêteurs de réviser à la hausse les taux des prêts immobiliers. Quelles seraient les conséquences d’une hausse des taux ? Voici quelques éléments de réponse.Les taux bas : une menace pour le marché immobilier ?
Selon Christian Noyer, le gouverneur de la banque de France, les taux d’intérêt des crédits immobiliers favorisent la hausse des prix de l’immobilier.
Il met clairement en garde les établissements de crédit contre les pratiques de dumping en matière de prêt immobilier.
En fait, il estime qu’une hausse des taux permettrait de limiter la hausse des prix de l’immobilier et de relancer le marché de la pierre. Un avis partagé par de nombreux observateurs.
A regarder de près, si la baisse des taux est formidable pour les emprunteurs souhaitant faire racheter leurs crédits ou pour obtenir un crédit important à faible coût, elle est pourtant considérée comme la première source de la flambée des prix de l’immobilier.
Selon Christian Noyer, une hausse des taux d’intérêt immobilier de 100 points de base (par exemple, passant de 3,30 % à 4,30 %) permettrait de stabiliser puis de baisser les prix de l’immobilier.
Par ailleurs, tous les observateurs ne partagent pas les analyses de Christian Noyer. A vrai dire, à part Paris et dans ses environs, les prix de l’immobilier ne semblent pas excessifs. La morosité du marché immobilier est due principalement à la conjoncture socioéconomique caractérisée par la hausse du chômage et le manque de compétitivité.
Hausse probable des taux d’intérêt immobiliers : quelles conséquences ?
Augmenter les taux d’intérêts des crédits immo pour faire baisser les prix de l’immobilier et relancer le marché, une véritable fausse bonne idée pour certains spécialistes.
Pour certains, une hausse des taux d’intérêts des crédits immobiliers pourrait fortement impacter le marché qui cherche à se stabiliser depuis des années.
Sur le plan économique, si la demande des acquéreurs pour se loger est plus forte que les offres de vente ou de location de logement, c’est parce que les nouvelles constructions prennent un véritable retard, ce dernier est considéré comme la principale raison de la hausse des prix.
En clair, le niveau historiquement bas des taux d’intérêts des crédits immobiliers n’a pratiquement pas d’influence sur les prix de la pierre.
Certains affirment même que la solution proposée par Christian Noyer à savoir remonter les taux d’intérêt des crédits à l’habitat ne ferait qu’empirer un marché où les potentiels acquéreurs aux revenus faibles (voir moyens) ont du mal à trouver une offre de crédit adaptée.
Augmenter les taux des crédits immobiliers pourrait éliminer une grande partie des primo-accédant comme ce fut le cas lorsque les autorités avaient supprimé les prêts à taux zéro (PTZ).