Le financement participatif est en vogue. Après les artistes et les inventeurs, l’investissement immobilier fait lui aussi sa révolution en ligne. A la clé, les internautes espèrent un rendement intéressant.Investir derrière son écran
Le financement par la foule ou crowdfunding est apparu dans le paysage économique au cours des années 2000 en faisant émerger des artistes. Basé sur le principe de la cagnotte, il permet de financer des projets innovants. Ces derniers concernent autant des réalisations de reportages ou de court-métrages que des inventions qui ont besoin de fonds pour aboutir.
Si le modèle du crowdfunding repose sur des dons, les internautes peuvent recevoir en fonction de la somme versée une récompense plus ou moins importante en lien avec le projet financé.
Aujourd’hui les internautes ne misent plus sans contreparties financières : ils attendent de leur soutien un retour sur investissement.
Depuis trois ans, le crowdfunding immobilier est entré dans l’univers des plateformes participatives en ligne. En 2015, le financement immobilier en ligne a récolté la somme de 50 millions d’euros (contre 5 millions en 2014). Pour la première moitié de 2016, les financements représentent déjà 38,2 millions d’euros.
Des chiffres qui incitent les start-up à se lancer sur le marché. Actuellement, elles sont une quinzaine sur le web français. Pour réguler ce flux de fonds, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a agréé sept d’entre elles.
5 à 10 % de taux de rendement
Concrètement, en investissant dans un projet immobilier les internautes espèrent un taux de rendement pouvant aller de 5 à 10 %. En moyenne, la mise de départ peut courir de 500 à 2000 euros et l’immobilisation des fonds varie de 3 mois à 9 ans.
En effet, pour récupérer leurs intérêts, les investisseurs se doivent d’attendre la livraison du programme immobilier. Ils supportent donc le risque que le projet prenne du retard ou pire : que le promoteur du programme fasse faillite.
Pour prévenir ces risques, certains sites de crowdfunding immobilier ont pris des précautions. Ils collaborent avec des promoteurs qui ont pignon sur rue et ont déjà livré au moins 100 appartements. D’autres sociétés demandent au porteur de projet d’assurer sur ses fonds propres au moins 20 % du financement total.
Attention aux escrocs
Le succès de ce nouveau mode de financement a également attiré les escrocs. Si leur site s’apparente à une plateforme de crowdfunding, en réalité il s’agit d’une société civile immobilière (SCI) déguisée.
Les investisseurs vont acquérir une part de la SCI, ce qui les rendra solidairement responsables des dettes de la société. Un tel montage financier est risqué puisque l’internaute ne connait pas la solvabilité des partenaires investisseurs.
Pour éviter tout abus, l’AMF recommande de naviguer uniquement sur les sites agréés par ses soins. Les plateformes de confiance sont aussi enregistrées, selon leur nature, auprès de l’ORIAS (registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance) et répondent aux critères d’intermédiaire en financement participatif (IFP), conseiller en investissement participatif (CIP) ou prestataire en services d’investissement (PSI).