Prêter de l’argent en ligne pour financer des projets immobiliers rentre peu à peu dans les usages des épargnants. Le crowdfunding continue d’intéresser de plus en plus les Français notamment grâce à des taux de rendements intéressants.La collecte 2022 du crowdlending s’élève à 55,2 millions d’euros
L’économie collaborative continue de faire des émules, notamment en matière d’immobilier. Depuis quelques années, les plates-formes de crowdfunding s’imposent dans l’univers des nouvelles technologies financières : les FinTech. Mais certains des sites dédiés au « financement par la foule » se sont orientés vers le financement de projets immobiliers. Il s’agira alors de crowdlending dont les services s’adressent davantage aux investisseurs.
En effet, ces sites proposent à des particuliers de prêter des fonds à des porteurs de projets. Selon la politique des sites, l’internaute est libre de fixer le taux pratiqué et sa durée.
Face aux faibles rendements des produits d’épargne et des assurances-vie, les Français préfèrent recourir au crowdlending. Si tous les placements comportent un risque pour le capital, il en est de même pour ce nouvel investissement. Pourtant, les épargnants français y ont eu davantage recours en 2022 qu’en 2015.
Selon un acteur du secteur, le crowdfunding immobilier a permis de doubler le montant des fonds collectés. En 2015, les fonds récoltés représentaient 30,7 millions d’euros. L’année dernière, la collecte s’est élevée à 55,2 millions d’euros. Pour sa part, un autre agrégateur de crowdfunding calcule cette hausse à 80 %.
Des rendements moyens de 8 à 12 %
Du côté des rendements, ils affichent des performances de l’ordre de 8 à 12 % pour des durées de placement oscillant entre 12 et 30 mois. Ces taux sont donc bien au-delà de ceux envisageables en souscrivant une épargne réglementée ou un contrat d’assurance-vie. Cela explique donc l’engouement des épargnants pour ce placement financier.
Aujourd’hui, le crowdlending permet de financer des projets privés mais également ceux portés par des collectivités territoriales (communes, régions, agglomérations). En introduisant un aspect d’utilité publique, les porteurs de projets peuvent déclencher des « investissements citoyens ».
Au cours de l’année écoulée, plus de 20 000 personnes ont pris part à un financement participatif. En moyenne, chacun a prêté une somme d’environ 2700 euros. Avec un encadrement renforcé par l’Autorité des marchés financiers (AMF) et la création d’un statut spécifique au crowdfunding immobilier, les investisseurs de l’Hexagone devraient continuer de s’orienter vers ce placement en 2017.