Le calcul du taux du Livret A va-t-il changer ?

Selon la presse économique, le Gouvernement envisagerait de modifier les règles de calcul de la rémunération du Livret A. Avec une telle mesure, les épargnants ne profiteraient pas d’une remontée du taux d’intérêt.

Un livret A indexé sur l’inflation, en théorie

Les taux d’intérêt en baisse inquiètent les institutions politiques. Si 2022 a vu fondre les taux des crédits immobiliers, les rendements des produits d’épargne ont également vu leur taux diminuer. Pour réussir un placement intéressant en 2016, il fallait se tourner vers l’immobilier locatif ou l’acquisition d’une résidence principale.

Les placements financiers tels que l’assurance-vie ou les livrets d’épargne rencontrent, eux, une baisse de leur rendement. En septembre, l’assurance-vie connaissait une collecte nulle. Moins intéressés par ce placement, les Français ont effectué autant de retraits que de dépôts sur leurs contrats.

Quant au Livret A, il stagne à 0,75 % depuis le 1er août 2015. Son exonération d’impôt et son plafond de 22 950 euros font qu’il demeure le livret d’épargne préféré des Français. Certains n’hésitent pas à l’utiliser de la même manière qu’un compte courant (avec plus 30 opérations par an pour les encours de moins de 150 euros).

Si la méthode de calcul utilisée actuellement garantit un taux de rendement du Livret A supérieur de 0,25 point à celui du taux de l’inflation, elle n’est pas appliquée en pratique. En théorie, le taux du livret devrait être fixé à 0,5 % puisque l’inflation est de + 0,2 %. Dans ce sens, les Français ont donc échappé à une baisse.

Des mesures qui limiteraient une remontée du taux d’intérêt du Livret A

Cependant, les dernières réflexions du gouvernement pourraient empêcher les épargnants de profiter d’une révision à la hausse du taux d’intérêt.

En effet, selon la presse financière, le ministère de l’Economie et des Finances envisagerait d’en modifier les règles de calcul. Bercy et la Banque de France craignent qu’une inflation en hausse entraine une rétribution trop large des dépôts sur le livret A. Les finances de l’Etat seraient alors entamées par un taux de rendement plus élevé.

Les décideurs politiques réfléchiraient donc à ce que le livret ne garantisse plus un taux d’intérêt au moins supérieur à 0,25 point par rapport à l’inflation.

Avec ce mécanisme, Bercy verrouillerait les mouvements sur les épargnes. La loi Sapin II limiterait les mouvements sur les assurances-vie et le Livret A ne serait pas revu significativement à la hausse.

De plus, une telle mesure rassurerait Bruxelles, qui perçoit le Livret A comme une exception typiquement française ; puisque dans le reste des pays communautaires, la moyenne des taux des livrets est de 0,30 % brut.


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