Réunis au Chili, les membres du comité de régulation bancaire mondial ont continué leurs discussions sur le devenir du secteur financier. Sur certains points, les nations européennes émettent toujours des réserves.Les banques européennes invitées à revoir leurs calculs des risques de crédit
Le Comité de Bâle s’est réuni ces derniers jours à Santiago du Chili. Pour rappel, ce comité rassemble 27 pays représentés chacun par un directeur de banque nationale. Cette réunion était particulièrement attendue par le secteur bancaire. En effet, le comité émet régulièrement des recommandations afin d’assurer la sauvegarde et la stabilité du système bancaire mondial.
Les réflexions menées par le comité ont déjà eu pour effet de soulever des réticences de la part des pays européens. En effet, les premières pistes émises par le comité suisse demandent des changements dans la gestion des crédits.
En changeant cette donne, les pays d’Europe seraient davantage pénalisés que les pays ayant une culture bancaire anglo-saxonne. Les banques du Vieux-Continent ont l’habitude d’estimer les risques de crédit selon des critères internes. Cela leur permet d’adapter les prêts selon les profils de l’emprunteur.
Aux Etats-Unis, les établissements bancaires utilisent un calcul d’évaluation des risques standard pour tous les clients. En proposant que toutes les banques s’alignent sur une méthode standardisée par le régulateur bancaire, ce dernier insiste ainsi sur la meilleure comparaison qui découlerait de cette normalisation.
Le Conseil des gouverneurs tranchera en janvier 2017
Si sur ce point, les régulateurs se sont montrés prêts à revoir leur copie, le président du Comité de Bâle a nuancé cette révision. Le projet rédigé évoque « une approche standard révisée ».
L’application d’une telle mesure aurait des conséquences sur les accords de financement, notamment sur les crédits immobiliers dont les critères d’éligibilité pourraient être modifiés.
Le projet définitif du comité helvète sera examiné et voté en janvier prochain par le conseil des gouverneurs. Bâle IV n’aura qu’une valeur de recommandation à destinations des banques centrales. Chaque entité nationale ou communautaire devra ensuite soumettre ce projet aux votes des assemblées concernées.