Quand le compte courant devient une valeur refuge

Selon les récents chiffres que vient de publier la Banque de France, en 2015, les Français ont accepté de placer leurs liquidités massivement à 0 % auprès de leurs banques faisant le compte courant, une valeur refuge.

Le compte courant a représenté 36 milliards d’euros en 2015

Selon la Banque de France, en 2015, les Français ont préféré jouer la prudence plutôt qu’investir. Les comptes courants, c’est-à-dire, l’argent thésaurisé ou l’argent qui dort sur compte en banque ont attiré 36 milliards d’euros, soit le double de 2014.

Selon l’institution, les dépôts sur les comptes courants ont même représenté le placement privilégié des Français, loin devant les autres placements favoris à savoir l’épargne logement (22,8 milliards d’euros) et les fonds en euros de l’assurance-vie (32,8 milliards d’euros).

Pour les entreprises, le choix est encore plus évident. Les professionnels privilégient aussi le numéraire et les dépôts, même si d’autres placements sans risques sont à leur disposition.

Par ailleurs, les chiffres publiés montrent que le total des dépôts des particuliers auprès de leurs banques n’a jamais été aussi important. Il s’élève à plus de 344 milliards d’euros.

Un mauvais signe pour l’économie

Absence de risque, faute de confiance dans l’avenir, disponibilité immédiate…, sont entre autres les principales motivations qui ont poussé les français à thésauriser leurs liquidités.

Inquiètes de cette nouvelle tendance, les banques ont réalisé plusieurs enquêtes pour comprendre les causes de ce manque de motivation pour les placements classiques.

Les différentes enquêtes révèlent que le taux de rendement psychologique pour inverser la tendance serait de 3,5 % pour la majorité des clients sondés. Une perspective « quasi » impossible à ce jour.

Par ailleurs, voir les comptes courants ou les comptes de dépôt devenir une valeur refuge est un mauvais signe pour l’économie. Cela signifie que les Français n’investissent plus.

En fait, même si les taux de rendement des principaux plans d’épargne ne sont plus compétitifs, la conjoncture actuelle des taux d’intérêt bas devrait inciter les Français à consommer, investir et même à se positionner sur les actifs plus risqués.