Certes, depuis mi-novembre les barèmes des crédits immobiliers ont commencé leur progression dans le sillage des taux des OAT 10 ans de la France. Cependant, ce soudain retournement de tendance ne change pas fondamentalement la donne pour les acheteurs. Explication.Crédit immobilier : le taux n’est pas le seul paramètre à regarder de près
Après plusieurs mois de recul, les taux des prêts à l’habitat ont commencé à augmenter à mi-novembre. La principale cause évoquée par les spécialistes est la hausse des taux des OAT 10 ans de la France dans le sillage de ceux des Etats-Unis.
Ainsi, une quinzaine de banques régionales et nationales ont augmenté en moyenne de 10 points de base leurs barèmes, selon les principaux réseaux d’intermédiaires bancaires. Dans cette configuration, il est certain que les autres établissements bancaires leurs emboitent le pas dans les jours et semaines à venir.
De ce fait, la hausse des taux va certainement bouleverser le marché du crédit immobilier, mais elle ne changera pas fondamentalement la donne pour les aspirants à la propriété. Les conditions de financement restent toujours historiquement attractives. A ce jour, le coût moyen pour un financement de 100 000 euros sur 20 ans s’établit à 1,30 %. Pour les profils « haut de gamme », il peut descendre jusqu’à 1 % sur la même durée de remboursement.
De plus, le taux d’intérêt n’est pas le seul paramètre essentiel où il faut se focaliser. L’assurance emprunteur est aussi un paramètre essentiel à scruter. Aujourd’hui, elle peut représenter jusqu’à 50 % du coût total du projet. En fait, la baisse continue des coûts du prêt à l’habitat a rendu l’assurance-emprunteur plus pesante dans le coût du prêt. Toutefois, il est possible de diviser par deux le coût de son assurance en optant pour une délégation d’assurance, même après avoir signé son offre de prêt sous certaines conditions.
Pour le rachat de crédit immobilier, la hausse des taux pourrait tout changer
Avec des objectifs commerciaux très ambitieux des établissements bancaires pour l’année, la hausse des taux d’intérêt ne devrait pas être brutale. Certains analystes prévoient une hausse moyenne de 70 points de base l’année prochaine. Soit une hausse mensuelle de quelques dizaines d’euros pour un emprunt de 100 000 euros.
Ainsi, emprunter pour acheter un bien immobilier devrait certainement coûter un peu plus cher. Cependant, si cette nouvelle tendance ne changera pas grand-chose pour les acheteurs immobiliers, elle pourrait remettre en cause l’intérêt financier d’une opération de rachat de prêt immobilier, surtout pour les prêts souscrits récemment.
Pour rappel, pour qu’un projet de rachat de crédit à l’habitat soit avantageux financièrement, il faut impérativement observer une différence d’au moins 70 points de base entre le taux initial et celui proposé pour l’opération. Cet écart permet de compenser le paiement des pénalités de remboursement anticipé, les potentiels frais de notaire, les frais de garanties et divers coûts liés à l’opération.
De ce fait, avec une hausse de taux de 70 points de base prévue l’année prochaine, l’intérêt financier d’un rachat de prêt à l’habitat peut réellement être mis en cause. Il y a donc urgence pour ceux qui souhaitent revoir les conditions de leurs encours de faire le tour des banques ou simplement de solliciter les services d’un intermédiaire bancaire spécialisé en la matière.
Par ailleurs, il est important de savoir que l’intérêt d’une telle opération bancaire n’est pas que financier. Elle permet entre autre de baisser considérablement le montant de ses échéances, de réduire son taux d’endettement, de réorganiser la gestion de ses finances, de réadapter son budget à ses charges ou encre de financer un nouveau projet sous certaines conditions.