Après avoir longuement préparé les esprits et les marchés, la banque fédérale Américaine (FED) a relevé son taux directeur de 25 points de base. Une première depuis près de 10 ans. Quelles conséquences en Europe et en France ?Pourquoi la FED augmente ses taux maintenant ?
La présidente de la banque fédérale Américaine avait préparé le terrain depuis plusieurs mois. Tous les marchés s’attendaient à un geste en septembre, mais cela n’a pas été le cas.
Cependant, pour éviter l’incertitude et pour envoyer un signal fort aux investisseurs et aux marchés à quelques semaines d’une nouvelle année. La FED a relevé ses taux d’un quart de point le mercredi 16 décembre 2015. Une décision inédite depuis 2006.
Les raisons de cette remontée sont logiques et économiques. En fait, même si certains signaux de croissance sont dans le rouge, force est de constater que l’économie Américaine va mieux. C’est un fait.
La croissance devrait atteindre 2,1 % cette année, le chômage est tombé à 5 % de la population active, l’inflation a retrouvé un niveau de 2 %..., tous les objectifs ont presque été atteints.
Dans ce contexte, laisser les taux directeur à 0,25 % provoquerait une bulle spéculative comme en 2007 (crise de subprime). De ce fait, les relever progressivement donnera plus de marge de manœuvre aux autorités Américaines en cas de nouveau ralentissement économique.
La Fed pourra toujours baisser ses taux si nécessaire, ce qu’elle ne pourrait pas faire avec des taux nuls ou proches de zéro.
Quelles conséquences sur nos finances ?
La principale conséquence d’une augmentation des taux Américains en Europe, va être de rendre le dollar US plus attractif, plus rémunérateur et plus compétitif par rapport à la monnaie unique Européenne.
Certes, les investisseurs vont se tourner vers la devise outre-Atlantique, mais cela va aussi profiter pleinement à la croissance Européenne, puisque les importations seront plus compétitives.
En revanche, les obligations assimilables du trésor de long terme pourraient suivre la tendance des taux Américains, mais à ce jour, le risque est moins important. D’abord, parce que la BCE a renforcé son programme de rachat de dettes souveraines de long terme.
Ensuite, parce que l’augmentation des taux de la FED était anticipée par l’ensemble des marchés Européens.
Pour les taux d’intérêt des prêts accordés aux particuliers, si les emprunteurs Américains vont désormais payer plus chère leurs financements (le coût de l’emprunt pourrait augmenter deux fois plus sur la même période).
Cela ne serait pas le cas en Europe et en France, pour le moment, pour plusieurs raisons (le taux négatif de la BCE sur les dépôts, les objectifs des banques, la concurrence entre les banques…).