Être client dans les banques est désormais payant

De la société générale à la BNP Paribas, 80 % des banques Françaises vont désormais faire payer la gestion des comptes courants à leurs clients. Cependant, qu’est-ce qui explique cette nouvelle facturation ?

Des nouvelles facturations pour compenser la baisse de rentabilité

Depuis quelques années, force est de constater que les frais bancaires se sont stabilisés, notamment grâce aux nouvelles réglementations Européennes comme la création de l’espace unique de paiement (SEPA).

Selon un récent rapport annuel de l’Observatoire des tarifs bancaires du comité consultatif du secteur financier (CCSF), les prix des services de base comme le retrait dans un distributeur automatique, la mise en place d’un prélèvement ou d’un virement ont très peu progressé depuis fin 2013.

Cependant, il faut reconnaître que les établissements bancaires subissent le contexte de taux d’intérêt très bas pesant sur leur rentabilité de plus en plus faible.

Ainsi, les banques cherchent des moyens de compensation en augmentant d’autres frais ou en rendant payant certains services gratuits. De ce fait, le retrait dans un autre distributeur, les cartes bancaires, ou encore la gestion de compte sont devenus payants dans la plupart des banques.

Décision soudaine, mais pas surprenante

Certes, la décision de facturer la gestion de compte peut être soudaine, elle n’a rien de surprenante pour les observateurs du secteur.

A regarder de près le marché bancaire, on constate que depuis 2013, les marges nettes des banques stagnent et les statistiques anticipent une baisse pour les années à venir.

En fait, depuis deux ans, les Français ont massivement opté pour le rachat ou la renégociation de leurs crédits grâce aux taux d’intérêt très attractifs.

Si ce contexte et la concurrence profitent largement aux clients et aux emprunteurs, ils impactent la rentabilité des banques sur les crédits.

Dans cette configuration et avec les nouvelles réglementations Européennes, les banques ne peuvent plus se tourner vers les marchés financiers comme avant la crise de 2007 pour compenser cette baisse de rentabilité. Ainsi, il ne reste que l’option de la tarification des services gratuits pour essayer de compenser cette baisse de marges.

Des tarifications supplémentaires, de 6 à 45 euros par an, floues                            

Facturer des services bancaires, autrefois gratuits, est désormais une pratique courante. Cependant, comment sont justifiées ces tarifications ? Pour le comité consultatif du secteur financier (CCSF), il s’agit des frais perçus par la banque pour la gestion du compte.

Pour certains banquiers, il s’agit des coûts de gestion informatique et humain ou des coûts liés à la surveillance quotidienne des comptes et la protection des données personnelles. Dans tous les cas, ces tarifications restent floues pour les consommateurs.

Par ailleurs, ces nouveaux tarifs varient de 6 euros à près de 50 euros par an, selon les établissements et les profils clients.