En septembre, les taux d’intérêt des crédits immobiliers ont encore reculé et les emprunteurs se sont endettés à 1,41 % en moyenne, soit un nouveau record. Toutefois, depuis le début du mois d’octobre, les observateurs constatent peu d’évolution des barèmes de la part des banques, laissant ainsi penser à une stabilisation.Les taux d’intérêt immobiliers ont fondu de plus de 0,80 en un an
En septembre, les taux d’emprunt ont fortement baissé, les Français se sont endettés, toutes durées de remboursement confondues, à 1,41 % en moyenne (hors assurance), selon les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
Dans les détails, les ménages se sont endettés à 1,26 % en moyenne sur 15 ans et à 1,48 % sur une durée de 20 ans. Pour l’Observatoire, la chute des taux est toujours rapide grâce au niveau très bas du taux d’emprunt d’Etat (OAT 10 ans).
Selon différents baromètres, les barèmes des financements à l’habitat accordés depuis octobre 2022 ont reculé de 0,86 % en moyenne pour l’achat d’un bien ancien et de 0,83 % pour l’acquisition d’un bien neuf. Une aubaine pour les primo-accédants, mais aussi pour ceux qui souhaitent revoir les conditions de leurs encours immobiliers.
En septembre, une période traditionnellement favorable aux emprunteurs, les banques ont assoupli leurs conditions d’octroi et rafraichissent leurs offres de financement pour capter davantage de clients. Cela explique en partie la forte baisse enregistrée le mois dernier.
Taux d’intérêt immobilier : une stabilisation en vue ?
Le mois dernier, la baisse des taux a été très forte. Jamais le coût moyen du crédit n’a été aussi attractif. La concurrence entre les banques a été très forte aussi. Compte tenu de ces facteurs, de nombreux observateurs estiment que les barèmes devraient entrer dans une phase de stabilisation, voire de légère hausse dans les mois à venir, ce malgré le niveau actuel des OAT 10 ans.
A ce jour, les coûts du crédit restent à des niveaux historiquement favorables aux emprunteurs. Cependant, force est de constater que le plancher a été atteint. Il faut désormais croire à la fin de cette tendance baissière entamée fin 2015, ou du moins à une stabilisation.
En fait, le dernier trimestre est traditionnellement une période moins propice à la concurrence interbancaire et les taux bas pèsent de plus en plus sur la rentabilité des établissements bancaires qui viennent d’être rappelés à l’ordre par les autorités (Haut conseil de stabilité financière).
Dans ce contexte, le scénario d’une lente hausse des barèmes des financements à l’habitat semble se dessiner. C’est en tout cas la prévision des grands réseaux d’intermédiaires bancaires spécialisés en la matière.
Il n’y aura pas de remontée brutale
Même si certains intermédiaires bancaires évoquent une période de « mer calme », une bonne majorité estime que les barèmes sont clairement entrés dans une phase de stabilisation. Certains courtiers anticipent déjà une première hausse dès le mois de janvier 2017.
Toutefois, même si la courbe des taux va certainement s’inverser, tous les baromètres écartent, pour le moment, des hausses brutales qui pourrait impacter le pouvoir d’achat des ménages et enrayer la machine.
Si les futurs emprunteurs et ceux qui souhaitent faire racheter leurs encours immobiliers sont déjà prévenus, la prudence doit rester de mise. Il faut donc s’attendre à diverses situations. Pour rappel au dernier trimestre 2015, la quasi-totalité des baromètres avaient prédit un retour à la hausse au printemps 2016, mais finalement, c’est l’inverse qui s’est produit.
Profiter des conditions attractives avant qu’il ne soit trop tard
Dans la conjoncture actuelle, il est très difficile de prédire avec certitude l’évolution des barèmes pour les mois à venir. De ce fait, mieux vaut profiter des conditions actuelles très compétitives pour concrétiser son projet immobilier ou pour faire racheter ses encours, avant qu’il ne soit trop tard.
Certes, les discours actuels des observateurs sont semblables à ceux qu’ils avaient ténus il y a juste un an, mais cette fois-ci plusieurs facteurs pourraient donner du crédit à leurs prévisions.
D’abords, les prêteurs sont sous la pression constante des régulateurs financiers (comité de Bâle, FMI) qui remettent en cause la politique des taux fixes pratiquée dans l’hexagone. Ensuite, le marché du prêt à l’habitat subit également la pression des autorités qui préconisent une ouverture totale à la concurrence de l’assurance emprunteur.
Enfin, il y a la situation macroéconomique de l’hexagone qui pourrait impacter aussi le niveau des barèmes actuels. A savoir que les conditions inédites de financement reflètent le contexte économique actuel. Ainsi, en cas de reprise forte de l’économie Française, il devrait en être de même pour les coûts du prêt immobilier.