Les chiffres du marché du crédit à la consommation, surveillé de très près en France, constituent un baromètre du niveau de la consommation et du moral des ménages. Cependant, ces derniers jours, ce marché envoie des statistiques contradictoires, si bien que même certains professionnels ne s’y retrouvent plus.Production de prêt à la consommation : pourquoi les chiffres se contredisent ?
Dans l’Hexagone, les baromètres sur la production du crédit à la consommation se contredisent régulièrement. Pourtant, la raison semble évidente et simple : les différents organismes (la Banque de France, l’Association Française des Sociétés Financières, les réseaux d’intermédiaires bancaires…) ne traitent pas des mêmes chiffres, ne sollicitent pas des mêmes professionnels et suivent des méthodologies différentes.
Il y a quelques jours, la Banque de France a fait savoir que les encours des crédits à la consommation ont progressé de 5,7 % sur un an en juillet 2016, tandis que l’Association Française des Sociétés Financières (ASF) annonce un premier de coup de fatigue pour ce type de financement avec une production de nouveaux crédits en baisse de 4,4 % sur un an en juillet également.
A savoir que les chiffres publiés par la Banque de France regroupent l’ensemble des établissements bancaires (banques et établissements spécialisés) proposant des offres de ce type de financement, alors que ceux publiés par l’ASF concernent principalement les établissements bancaires spécialisés dans les offres de crédit à la consommation.
De plus, à regarder de près ces deux baromètres, force est de constater que la Banque de France évoque une hausse des encours de 5,7 % sur un an, tandis que l’ASF avance un recul de la production de nouveaux financements de 4,4 % sur un an.
Pour l’ASF, tous les voyants sont au rouge
Si la Banque de France n’a pas détaillé ses chiffres concernant la hausse du crédit à la consommation, l’ASF affirme que tous les voyants sont au rouge, à l’exception de la location avec option d’achat (LOA) qui progresse de 11,03 % en juillet.
Pour l’association, les financements destinés à l’achat d’un bien ou d’un service précis (prêt affecté) ont chuté de 10,9 % à 756 millions d’euros de nouveaux crédits. La production des prêts personnels baisse aussi de 4,8 % en juillet. Concernant les crédits renouvelables, la production suit le même reflux qui n’a rien de nouveau.
Pour l’ASF, la production des emprunts immobiliers a été aussi morose. La principale raison évoquée est le climat anxiogène des derniers mois.
Contrairement à la Banque de France et à d’autres observatoires, l’ASF affirme que les Français ont aussi ralenti leurs dépenses liées aux travaux, déco, ameublement, malgré des conditions de financement exceptionnellement attractives.
Toutefois, elle montre que la production cumulée de janvier à juillet 2022 reste nettement supérieure à celle de l’année dernière sur la même période.