A l’issue de la réunion annuelle de son conseil des gouverneurs, la banque centrale Européenne a décidé de poursuivre sa politique plus ou moins conventionnelle en annonçant de nouvelles mesures. Ces nouvelles dispositions permettront-elles de relancer la croissance et l’inflation ? Quelles conséquences sur nos crédits ?Les principales mesures de la BCE
« Nous en faisons plus parce que ça marche, pas parce que c’est un échec » a martelé, le président de la banque centrale Européenne, Mario Draghi, à l’issue de la réunion de conseil des gouverneurs de l’institution de Francfort.
Dans le détail, Monsieur Draghi a dévoilé trois principales mesures pour relancer la croissance et l’inflation : la baisse du taux de dépôt (de -0,2 % à -0,3 %), l’extension de son programme de rachat de dettes publiques et privées (de septembre 2022 à mars 2017, voire plus si nécessaire) et l’inclusion dans le programme QE, des dettes de collectivités locales et régions de la zone Euro.
Cependant, le taux central, auquel les prêteurs s’endettent auprès de la BCE dans leurs opérations régulières de refinancement et celui de prêt marginal, auquel ils peuvent emprunter auprès de la BCE en cas d’urgence, restent tous deux inchangés (0,05 % et 0,30 % respectivement).
Ces mesures permettront-elles de relancer l’économie et l’inflation ?
Pour redynamiser la croissance et l’inflation, la BCE opte pour plusieurs mesures dites non conventionnelles. Ces nouvelles dispositions suffiront-elles à relancer la croissance et l’inflation ? La question divise les économistes.
Pour certains, les mesures en place portent déjà leurs fruits, même s’ils sont encore très limités. En fait, le prêt bancaire au secteur privé s’est accéléré, la plupart des indicateurs macroéconomiques passent dans le vert.
De plus, il faut savoir que le programme de rachat de dette a seulement été lancé il y a à peine 10 mois (mars 2015). Or, il faut attendre au moins un an avant que ses impacts sur l’économie fassent effet.
Par ailleurs, d’autres économistes se montrent plus pessimistes. Pour ces observateurs, la politique monétaire de la BCE n’a pratiquement plus d’effet sur l’inflation puisque, les causes de l’inflation faible échappent logiquement au rayon d’action de l’institution de Francfort (prix des matières premières, pouvoir d’achat, hausse des salaires).
Quelles conséquences sur les prêts bancaires ?
En optant pour le renforcement de ses mesures en place, la BCE a décidé de pénaliser davantage les établissements bancaires qui déposent leurs liquidités dans ses caisses.
En fait, le taux de dépôt passe de -0,2 % à -0,3 % afin d’inciter les banques à prêter davantage aux particuliers et aux entreprises. Une très bonne nouvelle pour les prêts bancaires.
Ces mesures pourront permettre aux banques de maintenir les taux d’intérêt auxquels s’endettent les ménages et les professionnels à des niveaux très attractifs. De quoi rendre plus de Français éligibles aux crédits et inciter les emprunteurs à revoir les conditions de leurs encours.