Selon les spécialistes, le nombre important des financements immobiliers accordés à taux fixe ces dernières années fait peser d’importants risques sur le bilan des établissements bancaires. Le prêt à taux variables serait l’une des solutions pour limiter ces risques.Le taux fixe en France inquiète les spécialistes de la régulation financière
Faut-il distribuer davantage de taux variables en France ? Cette question est de nouveau posée depuis deux ans par certaines banques Françaises et par les spécialistes de la régulation financière, notamment le comité de Bâle.
A savoir que dans l’hexagone, les prêteurs accordent la quasi-totalité des nouveaux financements à l’habitat à taux fixe. Cela induit un risque considérable sur la santé financière des établissements prêteurs.
En fait, même si la baisse actuelle des barèmes est due à un contexte d’abondance de liquidité, il faut reconnaître que depuis plusieurs années, les banques Françaises se livrent à une concurrence acharnée sur le marché du prêt immobilier accentuant cette tendance baissière et faisant pression sur leurs marges.
Par ailleurs, il faut savoir que ces niveaux actuels des coûts d’emprunts immobiliers n’inquiètent pas les spécialistes, c’est la nature de ces derniers qui pourrait être problématique en cas de remontée brutale des barèmes.
La plupart des crédits à l’habitat sont à long terme, jusqu’à 30 ans, mais les prêteurs financent leurs activités principalement sur le marché monétaire. De ce fait, ils pourraient subir directement les conséquences d’une hausse des barèmes interbancaires.
En d’autres termes, un risque de solvabilité pèserait les sur les établissements bancaires tricolores en cas de remontée rapide et soudaine des coûts du crédit car, ils ne pourraient pas reporter une éventuelle hausse des barèmes sur les emprunteurs.
Que proposent concrètement les régulateurs financiers internationaux ?
Pour sécuriser le bilan des banques Françaises et renforcer leur solvabilité, le comité de Bâle, composé des directeurs des banques centrales et autres spécialiste de la régulation financière, souhaite mettre en place une nouvelle réglementation.
Cette dernière préconise aux établissements tricolores qui accordent des financements à l’habitat à taux fixe, d’avoir davantage de ressources propres pour pouvoir faire face à une potentielle crise financière (crise immobilière, hausse du chômage).
Pour cela, le comité de Bâle a évoqué plusieurs options. D’abord, les banques doivent accroître leurs réserves de fonds propres. Ensuite, revenir aux taux révisables et enfin, augmenter les taux fixes des prêts immobiliers que proposent les prêteurs.
Autre solution évoquée par les spécialistes pour minimiser les risques sur les banques : sortir des financements à l’habitat de leur bilan par la titrisation.
Certes, la mise en place des propositions pourrait durcir les conditions d’octroi des crédits immobiliers et impacter le marché de la pierre, mais certains banquiers, conscients du danger des taux bas fixe, envisagent déjà le grand retour des financements à taux révisables sur le marché de la pierre.